par Richard Cliche
La pédagogie par la nature cultive une relation intégrale avec la nature qui fait d’abord appel aux sens et aux émotions pour stimuler la créativité de l’enfant, sa confiance en soi, son autonomie et son lien profond à l’univers qui l’entoure. Jouer dehors dans la nature est en soi une école de vie.
Le programme Forest School vise à développer une relation et une conscience du lieu chez les participants. Cette vision est basée sur une logique expérientielle, soit de faire vivre une immersion nature aux enfants afin de faire émerger en eux de multiples compétences personnelles et relationnelles et où les activités proposées se basent sur les intérêts des participants, le lieu, le jeu libre et l’expérience. Ces lieux pédagogiques situés en forêt, dans des parcs boisés ou de grands jardins en banlieue, privilégient le jeu libre et la découverte personnelle. Les enfants courent, crient, grimpent aux arbres, jouent dans la terre ou dans l’eau, cultivent des plantes ou coupent du bois, et bricolent avec ce qu’ils découvrent.
Dans ce contexte, le rôle de l’adulte est de faciliter et d’encourager le jeu et l’exploration. En d’autres mots, ces accompagnateurs doivent observer et être attentifs à leur groupe afin de poser les bonnes questions, offrir des outils et des ressources clés, s’adapter aux besoins et laisser les jeunes explorer. Cette vision pédagogique sous-tend l’idée que les enfants sont naturellement compétents et curieux d’apprendre si nous leur offrons l’espace et la liberté de se déployer.
Depuis quelques décennies, certains pays européens ont osé utiliser cette approche: les skovbørnehave, écoles maternelles dans les bois au Danemark, ou waldkindergarten, jardins d’enfants en forêt en Allemagne.
Au Québec, quelques initiatives s’inspirent de ce modèle, entre autres à Limoilou, à Shawinigan et au Saguenay, mais elles demeurent encore marginales. Une nouvelle alternative s’offre maintenant à Val-David sous la formule camps d’été: Le club Nature Aventure des Laurentides.

Curieusement, cette pédagogie s’approche beaucoup d’un principe que les moines shintoïstes avaient compris plusieurs siècles avant nous, le Shinrin-yoku ou les bains de nature, essentiels à l’équilibre et à la santé des humains. Espérons que ces exemples inciteront d’autres initiatives pédagogiques de ce genre!