Ludification des apprentissages et ludomythes

par Richard Cliche

La dernière édition du REFER avec comme thématique l’école en jeu (x) et la ludification des apprentissages y a occupé une grande place.

Dans un article de … sur profweb, Jean Desjardins, conseiller pédagogique au Collège Sainte-Anne :

ludifier, c’est scénariser une séquence d’apprentissages autour d’un thème. C’est aussi mettre au défi les élèves en ponctuant les apprentissages des dynamiques des jeux pouvant être pédagogiques.

Ludifier les apprentissages

Deux articles forts intéressants proposent différentes manières d’intégrer la ludification dans la pédagogie.

Ainsi, Dal-Pan (2017), dans son article « Le jeu comme stratégie d’apprentissage« , nous offre une belle synthèse de la ludification et du jeux sérieux, mais aussi un tour d’horizon des ressources disponibles.

De son côté, Desjardins (2015), dans son  article De la ludification des apprentissages à la narration transmédia, nous propose 15 dynamiques de jeu pour aider la planification de la ludification des apprentissages.

Ludomythes

Lors de l’édition 2019 du REFER, Margarida Romero, et Eric Sanchez, nous ont aussi entretenu au sujet des ludomythes, ces idées fausses sur le jeu et l’apprentissage.

  1. L’apprentissage par le jeu est une idée nouvelle
  2. Le jeu, c’est surtout pour les garçons, surtout pour les enfants
  3. Le jeu, une façon de tromper l’élève, une ruse pédagogique
  4. Les jeux dédiés à l’apprentissage ne sont pas amusants
  5. Pour rendre ludique une situation d’apprentissage, il suffit d’y ajouter des points, des badges ou des médailles
  6. Ce qui est un jeu pour nous -enseignants- est perçu comme un jeu par les apprenants
  7. Le jeu est une activité solitaire qui privilégie la compétition
  8. Dans les jeux sérieux, l’aspect ludique l’emporte sur les apprentissages
  9. Le jeu, c’est surtout pour développer des connaissances procédurales
  10. Un enseignant peut être avantageusement remplacé par un jeu
  11. On apprend en jouant

Envie de ludifier ?

Pour les enseignants désireux d’intégrer la ludification dans leur pédagogie, Landers recommande de regarder la vidéo de la célèbre conceptrice de jeux vidéo Jane McGongial. La vidéo est en anglais, mais peut être sous-titrée en français.

Enfin, il y a actuellement une hausse d’intérêt pour la ludification, mais l’utilisation du jeu comme outil pédagogique n’est vraiment pas chose nouvelle. La ludification, c’est déconstruire les jeux, les analyser et trouver pourquoi ils sont intéressants et motivants. Est-ce en raison de la compétition? Est-ce imputable à l’interaction humaine? Est-ce dû à la fiction? Une fois ces éléments trouvés, on les transpose dans un autre contexte, soit celui de l’apprentissage. C’est ce qui constitue la nouveauté entre la ludification et les jeux sérieux (Landers dans un article de l’École branchée).

 

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Gérer le changement-3 : rassembler l’équipe école vers une mentalité de croissance

par Richard Cliche

Suite à la publication de deux précédents billets, sur la gestion du changement, Gérer le changement – 1: l’expérience utilisateur et Gérer le changement – 2 : le design thinking, j’ai pu assister, lors de la dernière édition du REFER,  à une Table ronde – Regards croisés : Outils et stratégies de pilotage du changement: Comment manager le changement et gérer l’innovation en milieu éducatif ? Quels enjeux pour l’École du XXIè?.* Cet échange se voulait un moment où plusieurs gestionnaires ont pu discuter de gestion du changement en apportant des expériences et des exemples concrets pour mieux vivre celui-ci.

D’entrée de jeu, Marc-André Girard,conférencier lors de cette table, nous mentionne l’importance de d’abord s’adapter au changement avant d’y répondre. Pour lui, il importe de développer une « mentalité agile », principalement axée autour de trois fondements incontournables :

  1. Se concentrer sur les bonnes choses, soit celles qui comptent vraiment.
  2. Adopter une posture d’apprenant, comme dans tous les modèles de leadership.
  3. Considérer que tout ce qu’on fait peut être amélioré.

Comment mobiliser l’équipe école?

Dans un article publié en juin 2017, Girard fait aussi référence à une allocution de Karyne Gamelin tenue lors de uLead17 où elle mentionne que, le fait de reconnaître ses propres erreurs et d’en prendre la responsabilité incite les enseignants et les autres membres de l’école à faire de même. La prise de risques calculés devient également, grâce à une communication honnête, un élément qui, non seulement soude la confiance entre les membres de l’équipe, mais permet à l’école d’évoluer et d’épouser le changement et la transformation en cumulant les petites histoires quotidiennes de succès dans chaque classe.

Cette manière de faire en gestion a aussi été partagée par les participants de cette table ronde. Ainsi, ils ont parlé de l’importance de :

    • d’être collé à la réalité terrain, écouter, sentir, comprendre ce qui se passe;
    • de viser et d’utiliser un leadership partagé parmi tous les acteurs de l’équipe;
    • de trouver des projets rassembleurs;
    • de s’assurer que la bienveillance transcende l’école et de viser le développement durable
    • de favoriser les échanges de pratiques professionnelles en complément à la formation initiale
    • de la nécessité d’une approche réflexive de la part de tous les acteurs et de la rétroaction afin de toujours s’améliorer
    • de reconnaître que les enseignants sont des professionnels des apprentissages
    • de décloisonner les pratiques, les classes, les horaires, les matières et âges, pour que tous travaillons ensemble en collaboration;

Sur ce dernier point, l’exemple du Hubschool21, pourrait s’avérer un modèle fort intéressant si l’on désire que l’école devienne un écosystème mettant l’accent sur la relation aux autres et sur le concret des apprentissages.

Il est ressortit un constat général lors de cet échange, soit  que le pire ennemi de l’éducation est le confort.

Enfin, quelque autres lectures pourraient s’avérer fort intéressantes afin d’améliorer la gestion d’une école qui est actuellement en continuel changement:

Les 10 caractéristiques du leader de demain – Revue gestion HEC Montréal

Gestes concrets pour soutenir la passion chez les enseignants, entretien avec André-Marc Goulet, directeur-adjoint des services éducatifs, CS de la Capitale.

*Participaient à la table ronde du REFER 2019: Fanny Peissik, Monique Roiné, Isabelle Senécal, David Belhassein, Marc-André Girard, Jocelyn Simard et Marc-André Smith. Animation par Yves St-Maurice.

Les neuromythes

par Richard Cliche

Lors de la dernière édition de REFER 2019, Christopne Rodo, étudiant au doctorat en neurosciences, nous a entretenu au sujet des neuromythes. Certes, il s’agit d’un sujet qui a déjà été abordé, mais qui est toujours d’actualité.

C’est quoi un neuromtyhe?

« Un neuromythe correspond à une idée fausse ou à une croyance erronée sur le cerveau humain et son fonctionnement. À sa base, il y a un fait scientifiquement exact, mais qui peut, pour toutes sortes de raisons, être ensuite exagéré ou déformé. Un neuromythe fait alors son apparition. » (Van Dijk, 2017)

Ainsi, Senécal et Brazeau ont produit un très bon document sur Les Neuromythes, pour Innovations Ste-Anne.

En voici quelques uns:

  • Les élèves apprennent mieux quand on leur enseigne dans leur style d’apprentissage (visuel, auditif, kinesthésique, etc.).
  • Certains élèves sont « cerveau gauche », alors que d’autres sont plutôt « cerveau droit », ce qui expliquerait leurs différences en termes d’apprentissage.
  • De courtes séances d’exercices de coordination favoriseraient la communication entre les deux hémisphères du cerveau.
  • Il existerait huit types d’intelligence indépendants (linguistique, musicale, etc.) qui pourraient servir à orienter les pratiques pédagogiques, et chaque personne aurait une intelligence dominante.
  • Boire moins de six à huit verres d’eau par jour pourrait réduire la taille du cerveau.
  • Une croyance veut que nous n’utilisions que 10 % de notre cerveau, ce qui laisse sous-entendre que les autres 90 % demeurent inexploités.
  • L’écoute de la musique de Mozart (ou autre musique classique) peut améliorer l’intelligence.
  • Il existerait des périodes critiques où certains apprentissages sont essentiels
  • Les « natifs du numérique » seraient capables, contrairement aux autres générations, de faire du multitâche.

Dans ce document, nous pouvons aussi y retrouver quelques savoirs appuyés par la recherche, mais aussi des pistes pour éviter les neuromythes.

Le réseau de l’information pour la réussite éducative (RIRE) a aussi produit un très bon dossier en 2018 sur les neuromythes en éducation.

Bonne lecture!

Les garçons et l’école en jeu(x)

par Richard Cliche

Il y a quelques temps, j’ai parlé de 8 pratiques pédagogiques gagnantes à utiliser avec les garçons. J’ai aussi parlé , dans un deuxième temps, des pratiques pédagogiques gagnantes en lecture pour éveiller l’intérêt des garçons.

Depuis ces deux publications, L’excellent dossier de Senécal et Blondel (2017), Enseigner aux garçons pour Innovation Sainte-Anne est venu proposer plusieurs pistes, tant sur les différences et l’évolution biologique du cerveau des garçons, mais aussi au niveau du cas particulier des mathématiques, des attentes de la société envers eux, des besoins exprimés par les garçons et des solutions possibles  pour la classe.

On y nomme justement que la ludification des apprentissages pourrait s’avérer une approche intéressante afin que nos jeunes hommes soient plus impliqués dans leurs apprentissages. On propose ainsi d’appliquer les méthodes des jeux vidéo, d’expériences et de kinesthésie.

Les garçons sont très attirés par le jeu et la compétition, surtout s’il n’y a pas de vainqueur ultime. Ils aiment le sentiment de puissance ainsi que l’échappatoire que leur procurent les jeux (comme pourrait le faire un livre). Ils sont aussi un bon moyen d’intégrer des règles et d’enseigner leur respect.

(…)Par ailleurs, le jeu permet l’interaction sans le dévoilement intime. Il permet aussi de s’affronter sans se faire réellement mal et sans tenir compte de sa véritable force physique. Le jeu répond de plus aux besoins d’aventure ressentis par les garçons. Ils apprennent mieux en associant une perception sensorielle, le toucher, le goût, l’ouïe ou la vue à l’apprentissage de nouvelles informations.

De plus, son discours présenté dans une conférence TED, Gaming to re-engage Boys in learning, Ali Carr-Chellman identifie trois raisons pour lesquelles les garçons échappent à l’école et expose son plan audacieux pour les réengager: intégrer leur culture dans la classe, avec de nouvelles règles qui permettent aux garçons d’être des garçons et utiliser des jeux vidéos éducatifs et divertissant.

À l’approche de l’édition du REFER 2019 qui se tiendra du 20 au 22 mars prochain à Québec, la thématique de cette année, L’école en jeu(x), offre une perspective d’apprentissage  intéressante pour augmenter la motivation des garçons à l’école. Cette rencontre permettra aussi de réfléchir dans quelle mesure le recours au jeu permet-il, dès lors, de créer des situations d’enseignement/apprentissage efficaces ? Qu’apprend-on à l’École en jouant ? Jeu et situation d’apprentissage

Le REFER 2019 réunira des spécialistes de divers horizons qui inviteront à la réflexion pour mieux cerner la place du jeu à l’école du 21e siècle et offriront de multiples exemples de pratiques sous plusieurs axes : posture de l’enseignant, culture numérique, compétences du XXIè siècle, élèves à besoins éducatifs particuliers, sujet apprenant, saveur et savoir, évaluation, gestion de classe, développement professionnel des enseignants et implication des parents.

Au plaisir de vous y rencontrer et de participer à des discussions enrichissantes.

voila

Perspectives: l’école de 2026 vers celle de 2050

Dans un récent tweet, Marcel Lebrun nous a fait part de la vision de ce que devrait être l’école avec des perspectives pour 2026. Il nous montre aussi des changements face auxquels les  différents acteurs de l’éducation devront se pencher au cours de la prochaine décennie.

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Dans le même ordre d’idées, Hervé Serieyx et Pasacale Toscani ont poussé les perspectives encore plus loin lors d’une conférence au Congrès MLF/OSUI 2018.

Voici donc ce à quoi l’école 2050 devrait ressembler:

en général:

1- l’intelligence artificielle révolutionne les apprentissages par de nouvelles stratégies et par compensations cognitives;

2- les élèves viennent à l’école pour partager entre eux et être guidés;

3- des ateliers de rêverie sont en place pour que les élèves puissent accéder à leur intériorité;

4- une éducation à l’utilisation des technologies se perpétue face à une certaine inquiétude de sous-stimulation engendrée par la place qu’occupe l’intelligence artificielle;

5- l’école est un lieu ouvert et partagé avec tous les acteurs de la communauté;

C’est compris que la motivation doit être présente à tous les niveaux… le plaisir est fédérateur de l’engagement cognitif!

au niveau de l’élève:

6- le concept de complexité (E. Morin et M. Serres): c’est la fin des disciplines, on met l’emphase sur un projet d’avenir particulier à chacun en se concentrant sur les savoirs collaboratifs interdisciplinaires… c’est aussi la fin des évaluations normées;

7- on chercher à développer des intelligences multimodales dans de multi-environnements où chacun apprend à son rythme;

8- le développement des compétences de prospection et de créativité est essentiel;

9- l’élève ne doit pas seulement être stimulé, il doit aussi vivre certains déséquilibres cognitifs afin d’évoluer… l’apprentissage doit générer des questionnements où l’on développe l’esprit critique et encourage les hypothèses;

10- on favorise donc le parcours intérieur mais aussi collectif de chacun… d’où l’importance de la différenciation des parcours d’apprentissages;

L’école devient une organisation apprenante qui:

11- réfléchi sur son sens et sa justification;

12- tire des leçons de ses succès et de ses échecs (qui sont les brouillons du succès);

13- est plutôt communautaire que sanctuarisée;

14- fait sauter les hiérarchies et les compartiments;

15-  est vigilante à ce qui se fait ailleurs;

Enfin des devoirs et du rôle « étoile » de l’enseignant:

16- étincelle… d’avoir et de donner des yeux qui brillent

17- de donner de l’enthousiasme… l’enfant n’est pas un vase que l’on rempli mais un feu que l’on allume

18- ÉCOUTER

19- développer l’endurance et la persévérance… c’est normal d’échouer, on a tous droit à l’échec

20- posséder et démontrer de l’éthique… croire en des valeurs profondes qui nous nourissent

21- donner l’exemple… faire « pousser » l’intelligence individuelle et collective

Je crois fondamentalement qu’une bonne partie de  ces changements sont déjà bien engendrés, mais que tous les acteurs qui gravitent autour de l’élève, que ce soit à l’école où l’extérieur de celle-ci, se doivent de continuer à évoluer. Qu’en pensez-vous?

Comment le numérique changera l’école?

À l’approche du Rendez-vous des écoles francophones en réseau (REFER) 2015 où la thématique sera Le numérique à l’école: entre humanisme et utilitarisme, j’ai pensé partager avec vous différentes pistes de réflexions sur comment le numérique changera l’école?

Tout d’abord, un récent rapport de Drouin, Guay, Ouimet et Parent (2014) nous parle Des perspectives d’utilisation des TI en éducation au Québec.  La première partie de ce document dresse le portrait de grandes tendances qui émergent actuellement quant à l’utilisation des TI en contexte pédagogique : l’infonuagique, les données, la mobilité et l’éducation ouverte. La seconde partie se penche, quant à elle, sur les éléments formant les écosystèmes d’apprentissage qui se déploient actuellement, selon des modalités différentes, à chaque palier du système d’éducation : les acteurs, les données éducatives numériques et les dispositifs technologiques qui les supportent. La troisième partie positionne une série d’enjeux que le GTN-Québec juge déterminants pour une implantation efficace et réussie des TI en contexte pédagogique. Finalement, la dernière partie brosse le portrait des enjeux liés au déploiement des TI à chacun des trois ordres d’enseignement.

Dans la même veine d’offrir différentes perspectives, un billet de Martin Lessard, suite à sa participation au congrès de Clair 2015, nous apporte différentes perspectives sur le sujet: Le numérique doit-il changer le milieu de l’éducation? « La technologie permet donc de modifier le contexte d’apprentissage (…) elle met l’apprenant au centre de son apprentissage. Elle ouvre toute sorte de nouvelles perspectives: ludification, classe inversée, cours massif en ligne (MOOC), école en réseau. Mais peut-on dire que ces changements apportent réellement quelque chose de positif aux élèves? »

D’un côté, l’intégration et l’usage des TIC a certes modifié notre façon d’enseigner et les manières d’apprendre des élèves et ce, avec différents impacts culturels et sociaux. Un article de Collin et Karsenti (2013), « Usages des technologies en éducation : analyse des enjeux socioculturels »,   propose un tour d’horizon des résultats de leur recherche et des recommandations qu’ils formulent. De l’autre côté cependant, dans un billet Professors Know About High-Tech Teaching Methods, but Few Use Them publié sur le blogue The Chronicle of Higher Education, il est étonnant de voir que plusieurs pédagogues possèdent les connaissances et compétences technologiques pour modifier leur approche pédagogique, mais demeurent encore hésitants à les utiliser et les intégrer.

Dans le même ordre d’idées, un récent article sur Profweb de Laflamme et Turgeon, on nous offre un compte-rendu d’un récent webinaire, Clearing the Confusion between Technology Rich and Innovative Poor, présenté par Alan November. On se questionne à savoir si l’intégration des TIC en classe rend réellement notre pratique innovante. On nous fait aussi observer l’importance de faire une distinction entre une utilisation riche et une utilisation novatrice des technologies. Lorsque les enseignants utilisent le numérique à l’école, November nous propose de  réfléchir à la définition de l’innovation en matière de technologies éducatives et d’évaluer leur propre pratique par le billet de 6 questions:

  1. L’utilisation du numérique pour une tâche contribue-t-elle au développement de l’esprit critique sur le web?
  2. Est-ce que la tâche demandée a permis aux étudiants de développer de nouvelles perspectives?
  3. Les étudiants ont-ils l’occasion de rendre leur processus de réflexion « visible » ?
  4. Les étudiants ont-ils la possibilité d’élargir leurs perspectives et d’établir un dialogue auprès d’un auditoire international?
  5.  Les étudiants ont-ils la possibilité de contribuer à une cause (action engagée)?
  6. Est-ce que la tâche demandée souligne les meilleures réalisations étudiantes à travers le monde?

Qu’on le veuille ou non, l’éducation devra faire face au rythme effréné du développement technologique et s’y adapter, tant pour la pérennité du système d’éducation que pour le développement des citoyens de demain. Le site Te@chtought nous offre un aperçu de la manière dont la technologie changera l’éducation dans les 15 prochaines années via le billet 30 Incredible Ways Technology Will Change Education By 2028.  Pour ce qui est de l’apprenant actuel, celui-ci devra être en mesure de développer de nouvelles habiletés pour le marché du travail de 2020. Davies, Fidler et Gorbis (2011) nous en font part dans un rapport de l’Universtié de Phoenix, Future Work Skills 2020 .

Enfin, plusieurs recherches ont évalué l’impact des TIC en éducation. Vous pouvez les retrouver sur cette liste non-exhaustive de liens vers des recherches, rapports, études et articles sur des thématiques liées à l’impact du numérique sur l’apprentissage des apprenants. Aujourd’hui, la recherche se fait plus ciblée : l’ impact des TIC est établi depuis près de 20 ans maintenant !

Alors, comment le numérique changera l’école? Au plaisir d’en discuter avec vous au REFER 2015.

 

Richard Cliche

Twittérature et adaptation scolaire

par Richard Cliche, enseignant adaptation scolaire

En septembre 2012, lorsque j’ai découvert qu’un concours de twittérature aurait lieu pendant l’automne, j’ai saisi l’occasion de prendre une avenue différente pour initier mes élèves à Twitter, mais aussi pour les inciter à écrire. Je voyais ici une opportunité d’éveiller une clientèle EHDAA à la technologie et à une manière différente d’écrire. J’ai donc expliqué le but du projet à un groupe de 20 élèves, où 3 élèves sur 4 sont des garçons.

Au tout début, mes élèves étaient perplexes. Après un atelier sur les figures de style et un modelage de ma part, ceux-ci ont décidé d’embarquer. Ils ont donc passé 150 minutes (2 périodes au secondaire) à œuvrer sur leur tweet de 140 caractères. Certains, plus rapides, ont même pris l’initiative d’aller aider des collègues en manque d’inspiration. La participation de mon groupe m’a grandement surprise et le suivi quotidien qu’ils faisaient par rapport à l’évolution du concours était étonnant. Ils ont pu observer l’impact de leur travail sur les réseaux sociaux et ont aussi suivi avec assiduité l’évolution de leur collègue du primaire. Quelle joie et fierté ils ont eu au jour décisif où un élève de ma classe a été déclaré vainqueur au niveau secondaire.  Voici son tweet : L’ordinateur, la tablette, le téléphone mobile, le MP3, les réseaux sociaux. Le futur, c’est une série de mises à jour en continu. 

Quelques mois plus tard, lors du congrès de Clair 2013 auquel je participais, j’ai eu la chance de rencontrer M. Jean-Yves Fréchette (@JYFrechette). Cette rencontre et la discussion que j’ai eue avec lui furent un des éléments de motivation supplémentaires à poursuivre l’utilisation de Twitter dans ma pédagogie. Lors de cet événement, 2 autres rencontres importantes ont marqué les activités pédagogiques que je désirais implanter en classe. Brigitte Léonard  (@BrigitteProf), enseignante de la classe lauréate au niveau primaire, m’a fourni de précieux conseils pour l’intégration des TIC dans mon enseignement. De son côté, Anick Sirard (@ASirard) s’est avérée une partenaire professionnelle aux innombrables ressources dans le développement d’une activité pédagogique intégrant les TIC, Twitter et l’enseignement collaboratif.

Cette séquence d’enseignement avait comme thème les merveilles du monde (#MduM) et se faisait en collaboration entre ma classe et celle de secondaire 1 de Mme Sirard. En plus de comprendre différentes approches pédagogiques : la classe inversée, les intelligences multiples et  l’intégration des TIC dans l’utilisation de Twitter, d’un  « Sondail » (sondage sur un T-shirt) ainsi que d’un  Littmob,  la séquence permettait de faire vivre une expérience de vie à l’élève en l’invitant à se préparer à faire un voyage vers une des merveilles du monde. Les élèves devaient alors organiser leur expédition en faisant une demande de financement, en préparant  leur départ (valise, papier officiels, etc.) et en allant chercher de l’information touristique. Malgré que j’ai été dans l’obligation de tronquer quelques parties de la séquence par manque de temps, les élèves m’ont avoué que de vivre ce genre de situation d’enseignement était pour eux, la vision de comment l’école doit s’y prendre pour leur apprendre des savoirs et des compétences. À noter  ici, que ce sont majoritairement des garçons qui m’ont fait cette observation.

Au courant du printemps 2013, les élèves ont participé avec entrain au concours de twittérature de Bordeaux. Nul besoin de vous dire qu’en comparaison avec le concours de l’automne 2012, ils étaient maintenant très autonomes dans la réalisation de leur tweet. Dans ce même climat de twittérature  printanière, nous nous étions préparé aussi à participer au débat silencieux organisé par Marie Germain (#dbts13), mais le contexte ne nous a pas été favorable. Les élèves ont tout de même trouvé l’idée originale et ont montré un grand désir de participer à la prochaine édition.

Enfin, c’est en février 2014 que j’ai pu répéter avec ma classe les aventures du concours de twittérature organisé par le REFER. Nouvelle cohorte d’élève, donc nouveau style de participation : la majorité de la classe a préféré composer les tweet en équipe pour cette édition.  L’activité les a surpris, mais cette fois-ci, ils étaient motivés par la victoire de mon élève de l’année dernière, dont le tweet est affiché en classe. Je suis donc très heureux de pouvoir être présent à Québec les 20 et 21 mars 2014 pour ce rendez-vous et de pouvoir , à mon retour, discuter avec mes élèves des bons moments que j’y aurai vécus.